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L’article en français de Wikipedia. Il s’agit en réalité d’une traduction de la version en anglais, qui malheureusement ne reprend pas certains paragraphes, comme les traitements proposés par Gilmartin.

Sexe, amour et timidité (Jean-Paul Benglia)

À notre connaissance, ce livre est le seul ouvrage en français qu’on puisse rapprocher de la thématique de la phobie amoureuse. Il est possible de le commander sur le site Web de l’auteur.

Dans une première partie, l’auteur commence par raconter son parcours. La première chose qui saute aux yeux est qu’il a eu manifestement, même au temps où il était « timide », une vie sentimentale et sexuelle qui ferait pâlir d’envie la plupart des visiteurs de ce site. Il ne répond certes pas à la définition du Dr Gilmartin sur le critère de virginité. Il explique néanmoins que jusqu’à ses 40 ans (son « réveil »), aucune de ces relations n’était épanouissante, et qu’il éprouvait des difficultés à séduire les femmes.

On pense généralement que timidité et phobie amoureuse sont liées ; l’auteur de ce livre est un contre-exemple évident. Il ne souffre d’aucune timidité dans la vie de tous les jours, est capable d’aborder les filles et de « se prendre des râteaux », mais ne comprend pas le rituel de séduction.

Pour l’auteur, la phobie amoureuse n’est pas innée, mais provient d’une non-acquisition des comportements sexués de séduction. Il explique que le love shy ne perçoit pas correctement la « réalité sexuelle » qui l’entoure, et ne participe donc pas à la communication sexuelle non-verbale. Dans un comportement normal de séduction, la femme doit extérioriser sa disponibilité, et l’homme doit faire des propositions qu’il appartient à la femme d’accepter ou de décliner.

L’auteur explique également que la femme est dotée d’un « système de défense naturel » (SDN), qui lui fait freiner les ardeurs amoureuses d’un prétendant lorsqu’elle n’est pas prête ; ce SDN peut perturber un séducteur timide et lui faire tirer de mauvaises conclusions quant aux sentiments de la femme.

On remarque que ce livre est un des seuls à s’adresser à la fois aux hommes et aux femmes ; l’auteur considère que les femmes concernées par la timidité amoureuse n’extériorisent pas leur disponibilité suffisamment, et n’arrivent pas à envoyer les bons signaux aux séducteurs potentiels qui les intéressent ; et qu’il s’agit fondamentalement du même problème. Les autres auteurs se focalisent généralement sur les hommes, car les conséquences sont bien plus dévastatrices pour eux. On peut également regretter que ce livre ne soit pas étayée par une étude psychologique ou sociologique, à l’instar du livre du Dr Gilmartin. Il n’est basé que sur l’expérience de l’auteur, et les personnes qu’il a rencontrées et aidées, et ne prétend pas à l’exactitude scientifique. On peut néanmoins y retrouver des idées et des solutions intéressantes.

Dans une deuxième partie, l’auteur passe en revue les ouvrages et les thérapies disponibles actuellement. Il s’attache aussi à remettre en cause des contre-vérités propagées par divers courants, dont notamment le féminisme. Pour l’auteur, le féminisme a une grande part de responsabilité dans le phénomène, en mettant dans la tête des gens l’idée que les femmes et les hommes sont identiques ; s’ils sont potentiellement égaux en effet dans la plupart des domaines, les comportements amoureux restent très sexués.

Enfin, en dernière partie, l’auteur décrit ce qu’il a appelé la « thérapie de l’instinct, » en quatre étapes :

  1. Avant la rencontre : l’homme doit être très attentif à son environnement afin de repérer les femmes qui montrent des signaux d’ouverture.
  2. Le premier contact : chacun doit assumer son premier pas, la femme envoyer des signaux non-verbaux d’ouverture, l’homme aborder verbalement et extérioriser ainsi sa virilité.
  3. Le premier rendez-vous, le tête à tête : l’homme doit à la fois rassurer et montrer son désir ; la femme doit montrer qu’elle est capable d’éveiller le désir sexuel de l’homme.
  4. Le rendez-vous intime et la fusion : la femme doit réveiller le désir sexuel de l’homme, et doit se sentir désirée.

Cette description détaillée montre les étapes de la séduction ; elle est cependant moins complète que celle du livre Without Embarrassement (en anglais) présenté plus bas. On remarque également que l’auteur attribue une certaine part de la mission à la femme (extérioriser sa disponibilité), et on peut se demander si dans nos sociétés modernes, en particulier les grandes villes, les femmes sont toujours prêtes à l’assumer. Il est d’autant plus difficile pour un love shy de s’en sortir si les femmes qui l’entourent ont peur et n’extériorisent pas leur intérêt.

Shyness & Love (Dr. Brian G. Gilmartin)

En anglais, l’ouvrage de référence est celui du Dr Brian G. Gilmartin, téléchargeable gratuitement sur Internet au format PDF sur cette page. Il n’existe pas de traduction en français, et le livre n’est plus disponible au format papier depuis fort longtemps. Il faut garder à l’esprit qu’il a été écrit à la fin des années 80, et est dépassé par certains côtés. L’auteur dit lui-même dans une lettre que la principale nouveauté qu’il faudrait y ajouter a été l’invention de nouveaux médicaments. Il dit également qu’il faudrait étudier la proximité avec le syndrome d’Asperger, et estime que 40 % des phobiques amoureux seraient sans doute diagnostiqués Asperger.

Nous recommandons la lecture de ce livre capital, car il balaie tous les aspects de la vie des phobiques amoureux, et permet de comparer et revivre sa propre expérience. Néanmoins, pour ceux qui ne parlent pas anglais, voici un résumé chapitre par chapitre du livre :

  1. Introduction. L’auteur explique que les relations amoureuses réciproques permettent le développement psycho-émotionnel, social, financier et professionel, et sont un des composants de ce qu’on appelle le bonheur. Que ceux qui sont engagés dans des relations amoureuses hétérosexuels sont aussi très compétents socialement avec les personnes de leur sexe. Que la phobie amoureuse est un sérieux problème et qu’il est dans l’intérêt de la société (y compris financièrement) de les aider à s’épanouir dans leur vie.
  2. Distinguer l’inné de l’acquis dans la phobie amoureuse. Ce chapitre entend montrer que contrairement à ce que la plupart des psychiatres et psychologues cliniques pensent et disent, la phobie amoureuse est au moins partiellement innée, et un certain nombre de désordres psychiatriques qu’on pensait jusqu’à présent acquis se sont révélés être des anomalies biochimiques du cerveau. Les psychothérapeutes qui culpabilisent leur patient en lui disant qu’il ne progresse pas parce qu’il ne veut pas progresser ne se remettent pas suffisamment en cause. Tous les hommes concernés qui ont fait une psychothérapie en sont ressortis sans aucun bienfait. L’auteur explique également que les conséquences des prédispositions innées sont visibles dans le comportement, et peuvent entraîner un jugement social négatif ; cependant, ces caractères sont élastiques et non rigides, et dans un environnement favorable il est possible de les dépasser.
  3. Réactions de la société et limites élastiques. Les limites avec lesquelles un individu naît, à cause de ses gènes ou de la biologie de son cerveau, sont élastiques et on peut apprendre à les étendre. Cependant à chacun de ces caractères est accordée une valeur de stimulus social, indépendante de leur valeur réelle mais basée uniquement sur le jugement social, qui porte au pinnacle ou au pilori ceux qui les possèdent. De cette façon, la société amplifie les caractères innés des individus, et les plus riches deviennent plus riches, les plus pauvres plus pauvres encore. C’est l’addition de ces deux causes qui crée la phobie amoureuse.
  4. Astrologie et réincarnation. Dans ce chapitre, l’auteur fait le point des corrélations troublantes qu’il a trouvées pendant ses recherches, entre la phobie amoureuse et la position des astres lors de la naissance du sujet. Il aborde aussi les sujets de la réincarnation et de la photographie Kirlian.
  5. La façon dont l’étude a été menée. L’auteur explique qu’il retient 7 critères pour définir les personnes concernées par son étude : (1) virginité (2) faible fréquentation des femmes (3) peu de relations romantiques ou sexuelles avec l’autre sexe (4) volonté déséspérée d’avoir une relation avec une femme (5) anxiété démesurée à l’idée d’approcher simplement une femme (6) hétérosexualité stricte (7) de sexe masculin. Il ajoute que la phobie amoureuse peut toucher les femmes et les homosexuels également, mais n’aura généralement pas la même gravité que pour les hommes car il n’est pas dans la norme que les femmes abordent les hommes. Il explique encore que certains se considèrent comme « hétérosexuels dans le placard », c’est-à-dire qu’ils ont des difficultés à faire leur coming out, ou comme des « lesbiennes mâles », c’est-à-dire qu’ils auraient préféré naître fille, mais ne sont vraiment attirés que par les femmes. L’étude a été menée sur 100 love-shys âgés entre 35 et 50 ans, 200 love-shys entre 19 et 24 ans, et 200 non-shy de 19 à 24 ans (groupe témoin). Les participants ont été recrutés grâce à de l’affichage public et des agences matrimoniales, contre une rémunération de 10 $.
  6. Des débuts intra-utérins. L’auteur explique que l’état psychique de la mère pendant la grossesse (irascibilité, tension, dépression, etc.) a une influence sur le niveau de testostérone dans le fœtus, et peut créer une prédisposition à l’introversion et à l’hypersensibilité, qui interviennent dans ce phénomène. Il s’agirait d’une sorte d’absence de masculinisation du cerveau, qui serait par défaut femelle. Il ajoute que les mères des enfants love-shys ont généralement eu une grossesse et un accouchement difficile, et postule qu’elles auraient pu être atteintes du syndrome de Briquet. D’autre part les bébés pré-love-shys auraient été des bébés particulièrement calmes. L’auteur suggère que des thérapies familiales soient mises en place, et pense que des injections de testostérone chez les jeunes enfants pourraient endiguer le développement du trouble.
  7. Composition familiale. Les love-shys étudiés ont vécu leur enfance dans une famille non-séparée, fils unique ou avec un ou deux frères, mais généralement sans aucune sœur. D’autre part il n’y avait en général pas d’autre adulte à part les parents auprès de qui les enfants pouvaient trouver du soutien émotionnel.
  8. Les parents, cause de phobie amoureuse. L’auteur explique que les love-shys ont vécu une enfance en moyenne moins heureuse que les autres, et que la communication avec leurs parents était plus difficile. De tels enfants avaient l’impression de ne pas compter dans les décisions familiales, et même s’ils n’ont manqué de rien matériellement, de ne pas être aimé par leurs parents car ils ne le montraient pas ; la critique et l’ironie parentales étaient systématiques, et la maison étaient excessivement propre et rangée, sans chaleur humaine. Certains enfants ont été envoyés de force en colonies de vacances (non-mixtes), et ont vécu comme une torture d’être avec des enfants agressifs et violents. À l’âge adulte certains love-shys demandent l’aide de leurs parents pour rencontrer des femmes, parfois de manière insistante, et ne sont pas pris au sérieux.
  9. La famille comme creuset de rage et de rabaissement. L’auteur explique que la différence entre les parents des love-shys et les autres pourrait être l’irascibilité. Ils font un plus grand usage des punitions corporelles, qui détruisent l’estime de soi et poussent l’enfant à se retirer dans sa coquille. Les abus psycho-émotionnels sont également plus nombreux, avec une dévalorisation systématique. Les enfants sont souvent critiqués comme n’étant pas de « vrais garçons ». Dans les disputes familiales, c’est souvent la mère qui en est à l’initiative.
  10. La timidité amoureuse et le groupe entièrement masculin. L’auteur explique que les love-shys sont plus susceptibles de grandir avec peu ou pas d’amis de leur sexe. Or on démontre que les réseaux d’amis sont d’une importance cruciale pour rencontrer des personnes du sexe opposé. Ce retrait de la vie sociale masculine est dû au fait que les love-shys ont souvent été harcelés par le groupe en raison de leur différence de sensibilité et d’agressivité ; ils ne sont pas non plus intéressés par les mêmes jeux, et ne sont pas bien intégrés dans les sports collectifs. Un des rares sports pratiqués par les love-shys est la natation. L’auteur propose qu’à l’école leur soit donné davantage de choix dans les activités sportives, y compris des sports moins violents et compétitifs, et qu’ils ne soient pas séparés des filles. Il indique qu’il ne faut en aucun cas les forcer à jouer avec des garçons violents, car le harcèlement physique serait une conséquence inéluctable. L’auteur dit également que selon lui, le football américain devrait être interdit, tout comme la boxe, car il imprime dans les mentalités le fait qu’il est normal d’agresser violemment les joueurs de l’équipe adverse ; il voit un parallèle entre la montée de l’audience des matchs de football américain dans les années 1960, et l’augmentation des violences à personne. Enfin l’auteur indique que les thérapeutes ne devraient pas insister pour que les love-shys s’engagent dans des relations amicales de même sexe avant de trouver une compagne ; pour lui cela viendra naturellement lorsqu’ils auront trouvé l’amour.
  11. La force des amours préadolescentes. L’auteur explique que les love-shys ont débuté leur vie amoureuse plusieurs années avant la moyenne des autres enfants : en moyenne 8 ans contre 12 ans, mais parfois aussi tôt que 5 ans. Une autre différence est qu’en général, ils n’osent pas approcher de l’objet de leur désir, et cette infatuation peut durer des mois (contre trois semaines en moyenne pour les autres enfants). Elle n’est pas prise au sérieux par les adultes, qui remarquent pourtant bien que le garçon est plus distrait, toujours rêveur ; cependant il leur est souvent très difficile voire impossible d’expliquer la raison de leur trouble à un adulte. Les love-shys sont également plus susceptibles de tomber amoureux d’une femme inaccessible, comme une actrice ou une chanteuse. La notion de « tomber amoureux » renvoie biologiquement à une excitation de l’hypothalamus, qui délivre des hormones (phényléthylamine) dans le sang. L’auteur conjecture que, les love-shys ayant une amygdale plus excitable (qui provoque leur hyper-sensibilité), il est probable qu’ils aient aussi un hypothalamus plus précoce et plus excitable. Cela expliquerait aussi leur désir de chocolat, qui est une substance qui libère de la phényléthylamine.
  12. Le timide amoureux et la beauté. L’auteur explique que bien que les love-shys soient généralement physiquement un peu moins attractifs que la plupart des hommes, ils sont beaucoup plus exigeants quant à la beauté de la femme qu’ils souhaitent, et se projettent immédiatement dans une relation de mariage. Les qualités auxquelles ils attachent de l’importance sont (1) un joli visage oval (2) de longs cheveux (3) peu d’artifices et de maquillage (4) la jeunesse (5) des jambes et des hanches fines et (6) des petites fesses bombées. En revanche ils sont beaucoup moins exigeants quant aux seins qu’il préfèrent petits ou moyens. A contrario, ils ont eux-mêmes un physique inférieur à la moyenne, et sont généralement habillés de manière ennuyeuse et démodée. Cette opposition entre leurs attentes et leur potentiel de réalisation constitue une des principales raisons pour lesquelles ils ne parviennt pas à trouver de femme qui les intéresse.
  13. Les vies sexuelles du timide amoureux. L’auteur explique que contrairement à ce qu’on pourrait penser, les love-shys ont une vie sexuelle très active, exclusivement via la masturbation, et ont en moyenne plus d’éjaculations par semaine (4,18 pour les plus âgés) que le groupe témoin (3,85). Il ajoute que des chercheurs ont montré qu’une forte libido allait de pair avec l’hypersensibilité, qui est une des caractéristiques des love-shys. Malgré leur fort taux d’éjaculation, ils demeurent néanmoins très insatisfaits de leur vie sexuelle. Ils sont souvent pris pour des homosexuels, même par des homosexuels. D’ailleurs, malgré le fait qu’ils n’ont aucun penchant homosexuel, ils auraient aimé l’être, car d’une part les homosexuels jouissent d’une identité et d’une communauté dans laquelle ils se retrouvent et qui les défend, et d’autre part un homosexuel peut garder un rôle passif dans le jeu de la séduction. A contrario les love-shy hétérosexuels sont complètement méconnus, inorganisés, et invisibles dans la société.
  14. La phobie amoureuse et l’esprit criminel. Les love-shys partagent certaines caractéristiques avec les criminels, comme par exemple l’idée que « comme personne n’en a jamais rien eu à faire de moi, pourquoi je devrais en avoir quelque-chose à faire d’eux ? » Ils entretiennent des idées violentes, notamment en représailles de harcèlement physique, mais passent beaucoup moins à l’acte (en terme de harcèlement, de vol à l’étalage et de consommation de drogue) que les individus qui se sont développés « sainement » selon les normes de la société américaine. Ils sont moins tentés par l’alcool, qui ne semble pas avoir sur eux le pouvoir désinhibant qu’on lui confère sur les mélancoliques. Un certain nombre d’entre eux a cependant connu des ennuis (parfois disciplinaires) parce qu’ils ont observé ou suivi de façon trop marquée une femme désirable, sans jamais oser lui parler. Leur obsession les empêche également de se concentrer efficacement.
  15. La phobie amoureuse et les symptômes médicaux. Contrairement à une idée répandue, les love-shys ne sont pas plus concernés par les maladies psychosomatiques que le groupe témoin. En revanche l’auteur explique qu’ils se plaignent souvent de difficultés respiratoire, et il pense que leur trouble peut être dû à une déviation de la cloison nasale et à des polypes. Ils sont aussi plus susceptibles de développer des allergies et d’attraper des rhumes de cerveau. L’auteur émet aussi la conjecture que l’hypoglycémie réactionnelle pourrait être une cause de la timidité amoureuse chez les deux tiers des personnes concernées, avec ses conséquences : somnolence, difficulté à se lever le matin, crampes, mauvaise haleine, transpiration excessive, et dépression. L’auteur remarque encore qu’ils sont davantage sujets à la toux, à la myopie, à l’acné, à l’insomnie, au bégaiement et à l’hypocondrie. Une proportion beaucoup plus grande parmi les love-shys (et 100 % des plus âgés) ont déjà fait une psychothérapie, dont ils n’ont pas été satisfaits.
  16. La phobie amoureuse et la question de la sensibilité innée. L’auteur explique que les love-shys semblent se gratter plus fréquemment, être moins tolérants aux températures extrêmes, à l’ensoleillement, à la laine, et à la souffrance physique. Ils vont plutôt moins chez le médecin et ont peur d’y souffrir (à cause de piqûres ou d’opérations, par exemple). L’enquête a par ailleurs montré que les love-shys avaient environ deux fois plus de chances d’avoir les yeux bleus que le groupe témoin. Enfin des scientifiques ont montré que sur certaines personnes, un régime alimentaire riche en blé et en seigle pouvait induire de l’inhibition et de la timidité.
  17. Quelques caractéristiques psychologiques des love-shys. L’auteur explique que les love-shys sont très tendus en présence d’une personne désirable, et que l’anxiété les empêche de réfléchir correctement ; que le fait d’utiliser un téléphone les rend nerveux ; qu’ils possèdent un certain nombre de troubles phobiques dans les situations sociales quotidiennes. Si on leur annonçait qu’il leur reste six mois à vivre, cela ne changerait pas leurs rapports aux autres en général et aux femmes en particulier. L’auteur ajoute que leur sens de l’humour est généralement diminué par rapport au groupe témoin. Ils disent souffrir de la solitude, mais il leur manque en réalité une compagnie féminine ; ils peuvent se passer beaucoup plus facilement de la compagnie des hommes. Des expériences montrent que des hommes ayant peur d’une expérience douloureuse ont tendance à se regrouper pendant l’attente ; a contrario, ceux qui se montrent anxieux dans l’attente d’un phénomène qui n’est pas perçu comme anxiogène par la plupart des gens ont tendance à s’isoler. Les love-shys sont concernés au premier chef par l’anxiété, il n’est donc pas étonnant que la solitude soit à la base de leur mode de vie. Ils ressentent de l’envie vis-à-vis des « privilèges » dont les femmes jouissent dans notre société, en particulier le fait de pouvoir rester passives dans la relation de séduction. De la même manière, le service militaire touchant exclusivement les hommes est ressenti comme une pure discrimination. Ils trouvent de manière générale que les femmes sont traitées avec plus d’humanité que les hommes, qui pourtant sont des être humain qui n’ont pas le respect qu’ils méritent.
  18. Désirs de paternité. L’auteur explique que la plupart des love-shys ne souhaitent avoir que des filles. Ils ne sauraient pas élever un garçon « normal », et ne veulent en aucun cas que leur fils revive l’expérience traumatisante qu’ils ont vécue. Le groupe témoin tend à vouloir davantage de garçons que de filles, et davantage d’enfants de manière générale. Les love-shys semblent également avoir des problèmes avec la perspective de la discipline, notamment des garçons. L’auteur disserte ensuite sur les méthodes pour sélectionner le sexe de son enfant.
  19. Carière, argent, éducation et le love-shy. L’auteur explique que, comparé au groupe témoin, les love-shys tendent à choisir des disciplines plus littéraires et créatives, et sont plus concernés par le chômage. Ils sont aussi moins bien payés et vivent dans des petits appartements dans des quartiers non-attirants. Cela a un impact sur leur bonheur et sur la dynamique de séduction, où les hommes sont censés payer et impressionner avec leur argent. La timidité amoureuse se prolonge dans le domaine professionnel et maintient les love-shys dans des postes pour lesquels ils sont surqualifiés, mais où les situations d’anxiété sont plus rares. L’auteur suggère que les love-shys obtiennent un diplôme dans une matière technique, où les emplois sont plus faciles à trouver et ne nécessite pas de compétences sociales inter-personnelles. Il insiste par ailleurs sur le fait que les adolescents ayant des problèmes avec les relations inter-personnelles devraient d’abord être encouragés à les résoudre, plutôt que de les faire se concentrer sur des matières académiques qui peuvent s’apprendre à tout âge de la vie.
  20. Politique, religion, et le love-shy. L’auteur explique que les structures politiques actuelles ne prennent absolument pas en compte le problème de la phobie amoureuse, et qu’en retour les love-shys sont donc très peu enclins à s’inscrire sur les listes électorales et à voter. Pour la même raison, ils participent peu aux structures religieuses conventionnelles. Ceux qui se sont appuyés sur ces structures pour résoudre leur problème ont été aussi déçus que par les psychothérapeutes ; il ne suffit pas en effet d’introduire un love-shy dans un événement social informel, il faut aussi l’accompagner et lui présenter des gens. L’auteur ajoute que les love-shys ne sont pas enclins à rejoindre des groupes fondamentalistes, dont le zèle leur rappelle le harcèlement scolaire. En revanche ils sont davantage attirés par l’occulte et le spiritualisme.
  21. Films, musique, et le love-shy. L’enquête montre que le groupe des love-shys plus âgés va nettement plus souvent au cinéma que le groupe témoin ; paradoxalement, les plus jeunes y vont moins que le groupe témoin, de même qu’ils ont moins d’activités. De plus ils sont capables de voir de nombreuses fois les films qui leur plaisent, notamment ceux qui leur permettent de vivre une expérience romantique avec une belle actrice. Les films leur permettent soit de vivre les émotions qui sont si cruellement absentes de leur vie, soit de se distraire avec des comédies musicales légères. Il sont généralement devenus accros entre 10 et 14 ans. Musicalement, les love-shys préfèrent généralement les ballades, la musique des spectacles de Broadway, le brassy jazz, l’easy listening, les bandes originales de films, et les œuvres classiques les plus légères, et n’aiment pas le rock pour des raisons esthétiques. La mélodie est de première importance.
  22. La séduction à blanc comme thérapie. L’auteur explique qu’en général les thérapies comportementales fonctionnent en mettant la personne face à face avec ses peurs, et en lui montrant que l’anxiété était inapproprié. Cette approche ne fonctionne pas pour les love-shys parce que l’anxiété de faire le premier pas est trop forte. Ils sont en renvanche partants pour participer à des rendez-vous organisés par le thérapeute. Les hommes sont plus nombreux que les femmes à s’inscrire à des groupes de thérapie de la phobie amoureuse, aussi le thérapeute devra maintenir une liste d’attente ; certaines femmes peuvent aussi être encouragées à faire une sorte de tâche d’intérêt collectif. Cette thérapie inclut des séances de thérapie de groupe pour travailler sur l’anxiété et la tension, et des rendez-vous deux à deux (seules les activités permettant la discussion informelle sont autorisées). En moyenne la thérapie est efficace en 10 à 12 semaines. Les individus de même sexe d’un groupe sont censés se soutenir mutuellement. L’auteur suggère la création de groupe de soutien « les love-shys anonymes » sur le modèle des alcooliques anonymes. L’auteur explique ensuite la technique de la visualisation et de la répétition mentale. Un client love-shy en met un autre en transe méditative légère, au petit matin ou avant le coucher, et lui lit un scénario contenant une interaction hétérosexuelle ; cette répétition permet de lutter contre l’intertie qui caractérise les love-shys. L’auteur suggère l’institution de la thérapie de la séduction à blanc dans les universités d’abord, puis à tous les niveaux de la société, en commençant par le lycée. À l’école élémentaire il devrait être aussi possible d’aménager des interaction hétérosexuelles informelles pour les garçons qui n’ont pas de sœur. On décide de la fin de la thérapie lorsque le garçon est capable de contacter une femme qui n’a pas de rapport avec elle. Il peut être nécessaire de s’assurer que le garçon est capable de passer le stade du bavardage superficiel et de s’impliquer dans une relation durable (le « second plateau »). Pour cela, une thérapie de second niveau, où, à l’aide d’une caméra, chaque couple de love-shys joue une scène pouvant potentiellement créer de l’anxiété, puis échange les rôles, peut être utilisée. L’auteur indique également qu’environ 15 % des hommes ne parviennent pas au but de la thérapie, mais qu’en restant suffisamment longtemps dans les groupes, ils finiraient inévitablement par rencontrer quelqu’un. Malheureusement ces thérapies sont encore trop rares, principalement à cause du fait que le milieu des thérapeutes est très conservateur et refuse de se remettre en question. L’auteur conseille aux love-shys de se réunir en association et d’exercer une pression politique, sur le modèles des autres minorités.
  23. Quelques compléments thérapeutiques. L’auteur conseille aux love-shys de participer à des sessions de jacuzzi naturiste mixtes ; les propriétés de l’eau tourbillonnante ont pour effet de lever les inhibitions. L’auteur recommande aussi l’utilisation de partenaires sexuelles de substitution ; en effet, tout ou partie de l’anxiété ressentie par le love-shy est d’origine sexuelle ; le fait de pouvoir développer de la confiance dans ce domaine peut résorber une grande partie de l’anxiété. De tels programmes prétendent à l’efficacité au bout de 30 sessions de 90 minutes. Les prostituées ne font généralement pas de bonnes partenaires sexuelles de substitution, car elles sont plus préoccupées par le coït et l’éjaculation rapide, car par la mise en confiance de leur client. Des cassettes audio et des livres peuvent également être utilisées pour instiller des messages positifs dans l’esprit des love-shys. Ils peuvent aussi bénéficier grandement d’exercices de méditation. Les agences matrimoniales ne sont généralement pas une solution parce que (1) les hommes y sont beaucoup, beaucoup plus nombreux que les femmes, (2) leurs employés ne sont pas formés pour gérer le problème de la love-shyness, et (3) les love-shys ne sont pas capables émotionnellement de contacter les femmes, ou de faire passer la relation à un niveau supérieur. Des thérapies de l’image de soi peuvent être utilisées, mais uniquement en complément des autres techniques. Enfin, l’auteur explique que des médicaments ont été développés pour aider les personnes souffrant de phobie sociale en réduisant l’anxiété.
  24. Quelques recommandation sur la prévention. Selon l’auteur, les recherches sur la génétique peuvent permettre à terme d’éliminer les gènes responsables de l’inhibition innée, du seuil d’anxiété bas, et de la médiocre apparence physique. D’autre part la société américaine montre une trop grande tolérance vis-à-vis du harcèlement scolaire, dont l’étude à montré qu’il est une des composantes de la phobie amoureuse. En Russie, chaque enfant est appairé avec un enfant du même sexe de trois années son cadet, et doit encourager sa réussite scolaire et assurer sa protection. Les love-shys ont un tempérament très proche de celui des femmes, et pour les mêmes raisons que les femmes sont exclues du service militaire et des situations de combat, ils ne devraient pas non plus y être contraints. L’auteur recommande aussi l’interdiction des punitions corporelles. Il a par ailleurs remarqué que les love-shys avaient une certaine attirance pour les chiens, et recommande de l’utiliser à des fins thérapeutiques. Il recommande encore la création d’internats mixtes, et même de chambres mixtes. L’auteur déconseille l’inscription à des cours de danse de salon ; en effet, pour les hommes atteints de phobie amoureuse, ce genre du cours est un moyen pour arriver à une fin, alors que pour les femmes du cours, la danse est la fin. D’autre part les femmes s’inscrivant à ces cours sont généralement trop âgées pour les love-shys. D’une manière générale, beaucoup de love-shys ont essayé divers moyens de rencontrer de manière indirecte des femmes, qui ont tous échoué. L’auteur suggère encore d’organiser des activités communes entre de jeunes garçons phobiques et des filles autistes, comme dans le film David et Lisa. Il demande aussi plus d’égalité entre les hommes et les femmes, en ce sens que les femmes devraient avoir le droit de faire le premier pas, et les hommes d’avoir le rôle passif.
  25. Quelques pensées finales. L’auteur rappelle que dans le cas de la phobie amoureuse, toutes les approches psychothérapeutiques habituelles sont fondamentalement mauvaises, inappropriées, et contreproductives, parce que (1) l’origine du trouble est génétique et congénital, (2) les love-shys ont besoin d’un catalyseur pour s’en sortir, et (3) c’est une perte de temps. Il détaille aussi les dernières avancées de la recherche, notamment en ce qui concerne les effets congénitaux du stress de la mère du fœtus sur la masculinisation du cerveau du futur individu.

Without Embarassement (Michael Pilinski)

Ce livre (papier et kindle), dont à notre connaissance il n’existe pas de version française, peut se commander sur le site de l’auteur. Son originalité, par rapport aux autres livres promettant pour seulement 10 $ de transformer un raton-laveur en séducteur irrésistible, est qu’il est écrit manifestement par un ancien love-shy, et met fortement l’accent sur les étapes qui sont difficiles pour les phobiques amoureux. Il semble donc plus réaliste que la plupart des livres génériques sur le sujet.

L’auteur explique tout d’abord les critères avec lesquels une femme jauge un possible prétendant : l’échelle de domination masculine. Puis les raisons pour lesquelles le love-shy ne parvient pas à aborder l’objet de ses désirs : selon lui, l’anxiété généralisée et le manque d’initiative dans le « jeu » provient d’une honte toxique, conditionnée à l’enfance et l’adolescence, qui pousse le love-shy à renier ses besoins primaires d’intimité et de sexualité. Il donne quelques pistes de Programmation Neuro-Linguisitique permettant de lutter contre cette anxiété.

Puis l’auteur explique l’état d’esprit dans lequel le « jeu » de la séduction doit être abordé : comme un jeu, précisément, sans nécessairement se focaliser sur des objectifs à long terme dont la réalisation ne dépend pas que de l’homme. Il s’agit en revanche d’une attitude de tous les jours à adopter : ne pas se négliger, bien s’habiller, être à l’affut de toute possibilité, car les occasions surviennent principalement dans la vie de tous les jours ; dans les situations sociales habituellement propices à la drague (bar, boîte de nuit, etc.), les femmes sont en effet beaucoup abordées et sont sur la défensive.

Ensuite l’auteur expose le déroulement idéal d’une opération de séduction. Il insiste sur l’importance du langage non-verbal, notamment la nécessité de regarder une femme dans les yeux, en souriant, avant de l’aborder. Si elle ne sourit pas en retour, il n’y a aucune chance. L’auteur ne donne pas de phrases toutes faites pour briser la glace, car il dit que le contenu verbal de ces conversations n’est pas de toute façon l’important, mais bien l’attitude avec lesquelles elles sont dites. À l’évidence la conversation doit progresser sur des sujets proposés subtilement par la femme (cordes de sauvetage) et il faut donc être à l’écoute. À un moment ou à un autre, un contact physique est nécessaire (mains, bras, haut du dos, cheveux) afin de ne pas devenir « ami-amie ». La connaissance de la méthode de « perception sensorielle » utilisée par la femme (visuelle, auditive, ou kinesthésique) peut fournir des indices pour mener la discussion.

L’auteur décrit enfin différentes techniques pour le premier baiser, pour la relation sexuelle, et des critères pour trouver « l’âme sœur ».

Bref l’auteur offre un point de vue qu’on trouve rarement dans les livres sur la séduction. Il serait intéressant cependant d’étudier à quel point il est américanisé, et si les règles de séduction en France sont aussi rigides que ce qu’il expose.

The Love-Shy Survival Guide (Talmer Shockley)

Ce livre peut être commandé sur Amazon ou le site de l’auteur. Une quinzaine d’années après le Dr Gilmartin, il revient et étend son propos. Il expose en particulier le lien entre phobie amoureuse et syndrome d’Asperger, dont l’auteur est affecté.

  1.  Les bases importantes. L’auteur résume dans une première partie les résultats de l’étude du Dr Gilmartin, et d’autres chercheurs. Il recommande la lecture du livre Without Embarrassement de Michael Pilinski comme apprentissage des bases de la séduction, préalable à la guérison. Puis de rejoindre un forum en ligne sur le sujet. Enfin d’entamer une psychothérapie, ce qui n’est pas une mince affaire car la plupart des spécialistes ne reconnaissent pas la phobie amoureuse comme trouble à part entière ; il est donc important d’en essayer plusieurs, et de garder celui qui « coachera » le mieux. L’auteur recommande un thérapeute de sexe opposé, afin de s’habituer à parler de choses intimes à ce sexe. La dépression concomitante à la phobie amoureuse doit en particulier être traitée d’une manière ou d’une autre.
  2. Ne paniquez pas. L’auteur encourage les love-shys à garder espoir, quel que soit leur âge. Puis enchaîne sur quelques conseils de base dans la relation : ne pas mentionner la phobie amoureuse aux premiers rendez-vous ; vivre dans un environnement accueillant pour une femme ; avoir des vêtements corrects en toutes circonstances, notamment les chaussures ; ne pas habiter avec ses parents ; etc. La base du problème est ensuite d’atténuer l’anxiété qui gagne toujours au mauvais moment, et qui empêche d’agir ; l’auteur explique comment reprogrammer son cerveau et se garder des pensées négatives ou stressantes. Enfin il ajoute que la plupart du temps, les love-shys sont trop gentils, et qu’à partir du moment où on est vu comme un type « gentil », la femme n’a aucun intérêt romantique. Le mouvement de libération des femmes a souvent stigmatisé les hommes comme des agresseurs, et les love-shys ont pris cet énoncé au premier degré, alors qu’il s’adressait à des hommes beaucoup plus agressifs.
  3. Sortez de là. Dans ce chapitre, l’auteur expose les différents moyens de socialisation à la portée des love-shys, dans l’objectif de rencontrer des partenaires potentiels. Il commence par insister sur l’importance du contact visuel prolongé avant la l’approche, et la nécessité de s’y entraîner chaque jour. Il déconseille les bars et les boîtes de nuit, où les femmes sont plus courtisées et plus difficilement accessibles. En revanche il faut socialiser tous les jours, ce qui a également des effets positifs sur la dépression ; cela permet de démultiplier les opportunités. En premier lieu, une activité sportive comme un club de fitness permet d’améliorer son apparence et son humeur. Les associations humanitaires ou de solidarité, et les offices religieux, sont aussi un moyen de socialiser. Passer un peu de temps au café ou dans les magasins peut aussi permettre de rencontrer des gens. L’auteur déconseille en revanche les sites en ligne, car il pense que les love-shys ont besoin d’un contact direct et des signaux non-verbaux. Des sites comme OVS peuvent cependant représenter un vrai apport. Le speed dating et les cours de danse sont aussi une option. La prise de rendez-vous doit se faire par téléphone ; il faut se préparer à laisser un message sur le répondeur le cas échéant (ce qui met la balle dans son camp), et si elle répond, avoir une proposition précise (à tel endroit et à telle heure, pas de questions ouvertes). La proposition doit être faite après une (petite) conversation. Le grand défaut des love-shys est généralement de court-circuiter la tension sexuelle, sans laquelle on finit « juste amis ».
  4. Thérapies. L’auteur explique que la séduction à blanc préconisée par le Dr Gilmartin n’a jamais été mise en pratique. Le plus proche serait l’embauche d’un coach en séduction, mais le niveau serait peut-être trop élevé pour les love-shys. Différentes thérapies existent pour soigner l’anxiété, mais requièrent en général de reproduire l’anxiété dans un milieu contrôlé. Cet objectif pourrait être atteint par l’imagination (étude de Viktor Frankl) ou la réalité vituelle. Il est assez courant de prescrire des antidépresseurs aux love-shys, et l’auteur explique le fonctionnement des ISRS. Malheureusement ces médicaments ont également un effet négatif sur la libido, ce qui peut être critique. L’auteur recommande plutôt la prise de compléments alimentaires contenant du tryptophane (5-HTP), qui aurait des effets similaires avec moins d’effets secondaires. D’autres médicaments existent pour les crises d’anxiété, comme le Xanax. L’auteur insiste sur le fait que les antidépresseurs à eux seuls ne peuvent résoudre la phobie amoureuse. La caféine et l’alcool sont aussi connus pour améliorer l’humeur. L’auteur mentionne aussi les compléments de testostérone, car les symptômes de phobie amoureuse signifient un bas niveau de testostérone. La testostérone peut aussi être augmentée par le sport et l’alimentation. Enfin l’auteur indique que la MDMA (Ecstasy), avant son interdiction, a été testée par des chercheurs américains pour réduire les inhibitions sociales. L’auteur recommande aussi la participation à un groupe de Dépendants Affectifs et Sexuels Anonymes (DASA) ; bien que cela paraisse contre-intuitif, certains chapitres DASA ont un groupe consacré à l’anorexie affective sexuelle, dont la définition est proche de la phobie amoureuse ; pour eux l’anorexie est aussi une forme de dépendance dans laquelle un schéma d’évitement se met en place. Enfin les séminaires d’apprentissage de la séduction par des experts (Pick-Up Artists) peuvent s’avérer utile à partir d’un certain stade. Des thérapies de cadre plus général peuvent également aider, comme les TCC, l’hypnose et la méditation.
  5. Pour les femmes. L’auteur explique que bien que les hommes soient principalement affectés par la phobie amoureuse du fait que la charge du premier contact leur revient, les femmes le sont aussi, car elles doivent adopter un comportement de séduction par l’habillement et le maquillage, ainsi que le flirt. L’auteur insiste sur l’importance du flirt pour sexuer une conversation. Également sur celle de faire attention aux signaux non-verbaux involontaires que l’on peut envoyer, comme croiser les bras. Il recommande la lecture de Exhibitionism for the Shy (Carol Queen). Il aborde également la question de la frigidité féminine. Il explique enfin que la situation est en train de changer, et que les femmes ont de plus en plus d’assurance et abordent les hommes.
  6. Les professionnelles. L’absence de thérapie pour la phobie amoureuse pousse à examiner des moyens alternatifs. Tout d’abord les masseuses, qui permettent de s’habituer au contact tactile. Ensuite les clubs de strip-tease, qui permettent d’être en compagnie de belles jeunes femmes. L’auteur passe ensuite aux partenaires sexuelles de substitution, des professionnelles entraînées pour gérer la timidité et l’ignorance de la sexualité ; cependant ce traitement coûte très cher et n’est disponible que dans certaines grandes villes. Alternativement, l’auteur mentionne le recours à la prostitution ; même si une prostituée n’apporte pas le même niveau de service qu’une partenaire de substitution, toute expérience sexuelle est bonne à prendre et accroit l’expérience et la confiance en soi.
  7. Tout seul. Dans ce chapitre l’auteur donne des dernières recommandations. Il ne faut pas vivre avec une étiquette « love shy » car elle se réalisera toute seule. Il ne faut pas avoir peur de faire des erreurs : il y en aura nécessairement un certain pourcentage, sinon c’est qu’on n’a pas pris suffisamment de risques. Il ne faut pas attendre de rencontrer son âme sœur pour s’entraîner à avoir des rendez-vous galants. L’auteur encourage aussi à reconsidérer sa notion d’échec : est-ce de ne pas avoir pu coucher ? de ne pas être marié avec elle ? L’auteur recommande également de se faire remarquer d’une manière ou d’une autre par un talent. Enfin l’auteur propose de voir les bons côtés de la phobie amoureuse : le love-shy n’est pas enchaîné dans un mauvais mariage avec des enfants ; d’autre part la phobie lui permet d’analyser en profondeur ses problèmes et de devenir une meilleure personne. Il conclut en remarquant que pour une pathologie qui n’est pas reconnue par la médecine, de nombreuses personnes semblent s’en réclamer, compte tenu du nombre de membres des forums sur le sujet.

Le livre contient aussi deux annexes,  « Gérer les enfants timides » et « Comment présenter ce livre à un love-shy ». Dans l’ensemble ce livre présente le meilleur panorama disponible de la phobie amoureuse, plus récent que les travaux du Dr Gilmartin, et sera utile en complément de Without Embarrassement.

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